La crémation est une technique funéraire consistant à réduire en cendres, par le feu, le corps d’un défunt. Toute personne aspirant à être incinérée après son décès, doit en notifier son entourage durant son vivant. Elle peut aussi laisser une note écrite demandant son incinération.
Pour éviter toute incertitude, notifiez aussi vos proches de vos souhaits concernant le devenir de vos cendres. Sans indication de votre part, vos cendres seront probablement déposées dans un cimetière.
Combien coûte une crémation ?
La crémation est une opération peu onéreuse à tarif variant en fonction de l’âge du défunt. Elle nécessite l’autorisation de la mairie de la commune du lieu du décès. Le plus souvent, cette prestation est incluse dans un forfait de services des agences de pompes funèbres. Ce forfait inclut normalement :
- Les démarches administratives
- La levée du corps à l’hôpital ou au domicile
- Le coût du cercueil
- L’organisation de la cérémonie religieuse et/ou funéraire (service facultatif)
- Le transport du corps au crématorium
- La crémation
- Le prix de l’urne
Notez que la crémation ne peut se faire qu’entre 24 heures et six jours suivant le décès. Les dimanches et les jours fériés ne sont pas comptabilisés dans ce délai. Pour un décès survenu à l’étranger, la crémation n’est possible que durant les six jours suivant l’entrée du corps sur le territoire de la France.
Comment se réalise une crémation ?
Cette opération se fait dans un crématorium et dure dans les deux heures. Elle est précédée d’une cérémonie religieuse ou civile ou d’un temps de recueillement à la mémoire du défunt. Le cercueil est ensuite placé dans un four porté à 850 °C. Les flammes sont invisibles de l’extérieur.
À la fin de la crémation, le personnel du crématorium remet l’urne contenant les cendres du défunt à la famille.
Le devenir des cendres, un fait réglementé
L’article 16 de la loi du 19 décembre 2008 stipule que la mort ne supprime pas le respect dû au corps humain. Les restes d’une personne décédée comme ses cendres méritent respect, dignité et décence. Les cendres funéraires bénéficient de la même protection juridique que celle d’un corps inhumé.
En conséquence, des règles précises régissent le devenir des cendres issues d’une crémation. Outrepasser ces règles vous expose à des poursuites pour délit de violation ou de profanation de sépulture.
Avant l’application de cette loi, les gens étaient libres de disposer des cendres funéraires comme bon leur semble. Ils pouvaient même se les partager, cette pratique est toutefois aujourd’hui interdite.
Après la crémation, les cendres peuvent être dispersées ou conservées. La conservation comme la dispersion sont toutes les deux réglementées. Ces opérations restent cependant peu contrôlées et sont d’ailleurs difficiles à contrôler.
Que faire des cendres et de l’urne d’un défunt ?
Vous ne savez pas forcément quoi faire de l’urne contenant les cendres de votre proche. Le crématorium peut la conserver pendant une année au maximum. Si après ce délai, vous ne récupérez pas votre urne, le crématorium va disperser les cendres dans un jardin funéraire.
Si vous récupérez l’urne, vous avez le choix entre plusieurs possibilités.
Conserver l’urne
Depuis 2008, la loi interdit de conserver une urne funéraire à votre domicile. Les cendres funéraires doivent être conservées ou dispersées dans un endroit approprié.
La loi vous donne le droit de conserver les cendres funéraires dans une urne aussi appelée cinéraire. Elle est munie d’une plaque indiquant l’identité du défunt et le nom du crématorium.
Vous pouvez cependant conserver cette urne dans un columbarium. Ce bâtiment cinéraire contient des cases dédiées à recueillir des urnes funéraires. Cet endroit n’accueille que des urnes et non des cercueils. On en trouve dans la plupart des cimetières.
Inhumer l’urne
Toute urne contenant des cendres funéraires, peut être enterrée dans un terrain cinéraire ou dans une sépulture. L’urne peut également être inhumée dans une concession funéraire familiale contenant les cercueils des autres membres de la famille.
Il n’est pas obligatoire de l’inhumer dans un cimetière. Vous pouvez aussi l’enterrer dans une propriété privée, mais l’inhumation est ici soumise à quelques conditions. Elle ne peut se faire qu’après avoir reçu l’autorisation de la préfecture.
Laisser l’urne à l’extérieur
Il est possible de laisser l’urne à l’extérieur si elle est scellée à un monument funéraire et placée à l’intérieur d’un cimetière. L’urne doit ici être faite dans un matériau suffisamment solide pour résister aux intempéries climatiques.
Vous ne pouvez donc pas conserver l’urne contenant les cendres de votre proche dans votre jardin. La loi ne vous permet pas d’ériger dans votre jardin un monument dédié à l’urne. Sa place est en effet dans un cimetière. Les cendres ne doivent pas être dispersées dans un jardin.
Disperser les cendres
Certains cimetières possèdent des jardins du souvenir où vous pourrez disperser les cendres d’un défunt.
Il est aussi possible de disperser les cendres funéraires en pleine nature comme en forêt, dans la mer ou l’océan. Cette pratique est encadrée par la loi. Vous aurez préalablement besoin d’une autorisation de la mairie du lieu de dispersion. La personne habilitée pour les funérailles doit également la déclarer auprès de la mairie de la commune du lieu de naissance du défunt.
Cette dispersion est possible sauf sur les voies et dans les endroits publics. Notez que la loi considère les fleuves et les cours d’eau comme des voies publiques.
Envoyer à l’étranger
Il est possible que le défunt ait exprimé de son vivant, le désir de faire inhumer ou disperser ses cendres à l’étranger. L’urne funéraire peut être envoyée à l’étranger via tous les moyens de transport.
Vous aurez toutefois besoin de l’autorisation du préfet du département du lieu de crémation du défunt ou du lieu de résidence du demandeur. L’envoi doit aussi être déclaré à l’ambassade ou au consulat du pays de réception. L’ambassade ou le consulat vous transmettra toute une liste de documents à fournir avant d’autoriser l’envoi de cette urne funéraire.